Changer de regard sur les RELATIONS
Nous admettons communément le concept que la relation est ce qui existe entre deux parties.
La relation entre un parent et son enfant, entre un ami et un autre, entre deux amoureux, entre un animal et son maitre,
la relation professionnelle entre deux collègues, la relation politique, économique, culturelle entre deux pays.
La plupart du temps nous imaginons que ce sont les parties impliquées qui engendrent la relation.
C’est bien parce qu’il y a les deux figures, que peut s’établir une relation entre elles, n’est-ce pas ?
Ce paradigme est tellement fixe dans notre conscience que nous pourrions oublier de le réinterroger.
La forme visible peut être parfois si trompeuse… au premier coup d’œil.
Essayons de faire un pas de côté et de sortir de nos certitudes.
Observons la grande Vie dans le cosmos, où tout circule et où tout est plein de partout. Le vide n’existe nulle part, même pas sur Terre.
La physique quantique témoigne du fait que le vide est plein de matière et d’énergie non visibles à l’œil humain. Une énergie sans cesse en mouvement. Et c’est précisément le mouvement d’un électron autour du noyau qui fait exister l’atome. Sans ce mouvement incessant l’atome imploserait sur lui-même.
Alors nous pourrions envisager le fait que c’est probablement le mouvement, ce plein de Vie en constante interrelation, qui engendrerait les parties prises.
Sur le plan psychologique, cela reviendrait à dire que c’est la relation des amoureux qui crée les amoureux. Ou encore, c’est la relation entre une mère et son enfant qui fait exister les deux.
Existe-t-il une mère sans enfant ? Et inversement ? Ceci peut s’observer en toute relation.
À partir de ce constat, il conviendrait de dire que c’est la relation qui crée ses polarités, qui crée ses manifestations.
C’est comprendre que « Nul ne vit pour lui-même ». Concevoir que personne, ni rien au monde n’existe d’une façon séparée de son environnement.
Vouloir régler des problèmes de relations sans se préoccuper de la relation, serait l’équivalent de vouloir s’inquiéter d’une plante sans considérer ni les rythmes ni l’existence du terreau, de l’eau et de la lumière à laquelle elle est exposée… cela semble du non-sens.
Cela revient à dire que nous ne pouvons pas changer les choses (les formes) elles-mêmes sans remonter à un autre monde « causal ». Les mêmes causes génèrent les mêmes effets. Pour changer d’effet il nous faut donc nous engager dans la relation, dans cette part plus grande de nous-même, de laquelle le « je » fait partie, sans pour autant en saturer l’espace entier. Sans cet engagement intérieur, qui de plus est en mouvement constant, nous ne pouvons pas comprendre les causes du
(dys-) fonctionnement des choses.
Pour la personnalité qui nous caractérise, cela ressemble à un défi assez peu confortable. Il lui faut alors se donner (intérieurement) à une unité plus grande que ses propres limites, si bien définies et si rassurantes.
C’est seulement en rejoignant la Vie qui nous a exhalé en tant que partie, que nous trouverons la compréhension élargie de qui nous sommes, et du pourquoi nous sommes.
Notre tête (compréhension et intelligence) doit se lier au cœur (à la Vie et au vivant « entre ») pour oser passer de l’intransigeance d’une personnalité intéressée à elle-même à l’indulgence (ou plutôt à la compréhension aimante) d’une personnalité au service du Bien commun, en constant devenir, jamais parfaite. Remarquez néanmoins la nécessité d’une personnalité bien construite pour pouvoir porter cet effort, sans se laisser emporter.
La réalité subtile nous apprend à vivre une tension intérieure entre les polarités.
Cela pourrait être traduit par l’expression « vivre en tension ». Entendons par là, que nous ne sommes plus, à ce moment, identifiés à nos formes extérieures, qui nous figent et nous limitent, mais à la relation, au mouvement de la Vie qui s’exprime à travers toutes formes reliées. Nous acceptons de rester entre, en animation, en constant devenir… Rien n’est jamais « foutu », tout est en mouvement d’advenir. Ceci est vrai pour « soi » mais aussi pour tous les autres, aussi maladroits que nous pouvons encore sembler.
Alors nous rejoignons modestement l’intention planétaire, qui oscille perpétuellement pour instaurer de plus justes relations entre tous ses habitants. Le “vivre en tension“ devient une dynamique, une intention de découvrir ce qui veut advenir au-delà de notre volonté personnelle. Livrée à elle-même, elle est souvent trop myope et égocentrée pour se décentrer et pour élargir son champ de vision, et ensuite son champ d’action. Mais « entre », la participation et l’engagement de la personnalité pourront devenir commun, ouverts sur le monde.
Tout devient alors possible et la relation à l’autre devient une nécessité vitale.
Nous pouvons alors être, du moins devenir progressivement cette relation en mouvement pour nous entraider à faire croitre le Bien sur cette Terre.
Et nous nous présenterons dorénavant ainsi : « En chantier » - « en cours de réalisation d’un plus grand bien ».
To be lived*
Texte inspiré de travaux de groupe - écrit par MMK - et GeM
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